Si on devait décortiquer le mot dysphagie, cela donnerait : dys qui signifie difficulté et phagein qui signifie manger. Ainsi, la dysphagie correspond aux difficultés qu’on peut éprouver lorsqu’on déglutit et qu’on mange¹.
Est-ce que cela vous arrive de ressentir une sensation de gêne ou de blocage dans la gorge quand vous avalez² ? Ou même d’avoir une voix différente après le repas, une voix plus rauque ou comme si vous aviez "un chat dans la gorge"¹ ?
Si vous avez répondu oui à une de ces deux questions, ces conseils sont faits pour vous !
Quels sont les risques encourus avec la dysphagie ?
Avoir l’impression de faire une fausse route à chaque repas ou que la nourriture reste bloquée dans la gorge peut devenir anxiogène. Les repas ne sont alors plus des moments de plaisir et de partage. Cette anxiété et la baisse du plaisir alimentaire peuvent engendrer une diminution de vos apports alimentaires et donc causer une perte de poids pouvant aller jusqu’à la dénutrition¹.
Un autre risque de la dysphagie c’est de détériorer votre appareil respiratoire¹. En effet, en cas de fausse route, les aliments peuvent passer dans la trachée au lieu de l’œsophage. La muqueuse respiratoire peut donc être agressée.
Il existe des solutions !
Adaptez les textures de vos repas
Si vous avez du mal à déglutir, il vous faudra favoriser les aliments qui ont une texture adaptée³ : hachée, mixée ou même lisse. Testez la texture qui est la plus adaptée pour vous, c’est-à-dire celle qui n’engendre pas de difficultés pour déglutir et qui ne vous provoque pas de fausses routes².
Et qui dit texture modifiée, ne dit pas interdiction d’aliment : pratiquement tous les aliments peuvent subir une modification de la texture¹. À vos mixeurs !
Veillez à enrichir vos préparations à texture modifiée
La dysphagie peut conduire à un état de dénutrition. Ainsi, lorsque vous modifiez la texture des aliments, pensez à les enrichir¹. L’enrichissement peut se faire de manière naturelle avec l’ajout dans vos recettes de : fromage fondu, lait en poudre, lait entier, crème, jaune d’œuf, emmental râpé, huile, beurre, fromage frais, jambon, poisson mixé³… Sinon, il est aussi possible d’utiliser des compléments nutritionnels oraux. Vous les découvrirez dans un autre article⁴.
Con-cen-tra-tion !
Adapter les textures est une chose. Adapter l’environnement de vos repas en est une autre. Pour éviter les fausses routes, évitez toutes distractions : mangez dans un environnement calme³ !
Si besoin, n’hésitez pas à fractionner votre alimentation : des petites portions plusieurs fois par jour plutôt que 3 gros repas principaux³.
Enfin, mangez à votre rythme ! Prenez votre temps pour bien mâcher, et bien avaler avant de reprendre une nouvelle bouchée¹.
Sources :
¹ Vite fait bienfaits, UniLaSalle, ”Dysphagie”
² Vite fait bienfaits, UniLaSalle, ”Textures adaptées pour lutter contre la dysphagie”
³ P. Pouillart, “Quelle alimentation pendant un cancer ? Le guide pour bien se nourrir”, En cas de troubles de la déglutition, p.111, éditions Privat, 2019
⁴ Vite fait bienfaits, UniLaSalle, ”Enrichissement pour lutter contre la dénutrition”